Témoignage d'un ancien cnamien devenu enseignant
Entretien avec Pierre Sokol
Pierre Sokol est un ancien du Cnam-Paris. Diplômé du master Marketing B2B de l'ICSV en 2008, et après une carrière en agence média et dans la presse spécialisée dans l'économie verte, il est devenu enseignant à l'IUT Paris Descartes. Il intervient autour de la communication, du marketing, du management, de la RSE et du développement durable. Dans ses cours, il fait souvent intervenir des professionnels de grands groupes. Entretien avec Pierre Sokol.
À quel moment de votre existence avez-vous choisi de changer de carrière professionnelle ?
Après un BTS et une licence, j'ai poursuivi au Cnam de Paris, jusqu'à obtenir le master 2 Marketing B2B de l'ICSV - Institut des cadres supérieurs de la vente. À l'époque, je travaillais en journée dans une agence média et, le soir, j'assistais au cours préparant au master : management, marketing, commercialisation de produits et services industriels, comptabilité, finance, etc. Je n’oublie pas non plus les week-ends, avec tous ces examens et oraux à réviser. Tout cela était d’ailleurs un prolongement de mes études précédentes plutôt qu’un changement de route. Pour la réalisation de mon mémoire, j’ai été accueilli chez un fabricant d'articles de tennis et de squash, autour d'une étude sur les grandes surfaces spécialisées dans la vente de matériel de sport. Venant de la publicité et des médias, je souhaitais m’ouvrir à un autre secteur d'activité économique. Je garde un bon souvenir de toute cette période.
En quoi, selon vous, le Cnam a été important dans la poursuite de votre carrière ?
Une prise de hauteur ! Lors de mon passage au Cnam, mon quotidien de chargé d'études plurimédia était la production d'études qualitatives et quantitatives pour des annonceurs, puis la recommandation dans leurs stratégies média. Les cours du soir m'apportaient alors une prise de recul, une compréhension des enjeux globaux d'une organisation. J'ai pu développer une vision complète de l’entreprise et comprendre comment ses différentes fonctions interagissent. J'ajoute que passer trois heures de cours après le travail requièrent une grande motivation !
Que retirez-vous de cette expérience Cnam ?
Une expérience très enrichissante, car les auditeurs du soir étaient pour la plupart salariés-cadres dans différents secteurs économiques ; chacun occupait aussi une fonction différente. Une sorte « d'auberge espagnole », des parcours variés et riches, certaines personnes venant d’horizons vraiment divers, ONG ou fédérations sportives, par exemple. L'expertise des enseignants et des intervenants extérieurs, l'excellence académique, cet aspect-là aussi a forgé mon expérience. Certains professeurs m'ont d’ailleurs beaucoup inspiré : Jean-Paul Aimetti, Jean-Paul Lemaire et Claude Nehmé.
Cet amalgame d’expériences me sert aujourd’hui à la fois en termes théoriques, mais également dans la mise en pratique de ces théories. Il faut passer des 5 forces de Porter et de l’analyse Swot à la transformation sur le terrain : moins simple que ça en l’air !
À l'IUT Paris Descartes, où vous enseignez notamment la communication et le marketing, je crois savoir que vous n'êtes pas le seul ancien « cnamien » ?
Absolument ! Je côtoie deux collègues dans mon département de l'IUT Paris Descartes qui sont des anciens du Cnam : Myriam Manzano, aujourd’hui maître de conférences, diplômée du Cnam-Paris, directrice d’études et responsable d’une licence ; Alban Baudry, lui aussi diplômé du Cnam-Paris, professeur associé et cadre au sein du Groupe Carrefour. Nous reparlons souvent de nos études du côté de la rue Saint-Martin…
Enfin, vous avez d'autres activités que l'enseignement : pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Oui, en effet. Je suis responsable du développement pub et partenariats auprès du directeur de la publication du magazine Longueur d'ondes. Après 37 ans d'existence, ce trimestriel (4 numéros par an, 100 000 exemplaires) est l'un des plus anciens magazines indépendants de France. Indépendant, associatif et gratuit, il défriche l'actualité des musiques actuelles et émergentes de l'espace francophone. Je garde par ailleurs une activité bénévole comme parrain de jeunes pour la Mission locale de Saint-Germain-en-Laye. Je suis également membre du Conseil local du numérique de cette même ville, où nos travaux contribuent à faire de la commune de Saint-Germain-en-Laye une ville durable, inclusive et connectée.
Propos recueillis par Laurent Ibri.